© Peste de Marseille de 1720
Un cataclysme s'abat sur Marseille au mois de mai 1720, une épidémie de peste se répand comme trainée de poudre. Elle y est introduite par le Grand Saint Antoine, un bateau de commerce provenant du moyen orient. Des décès suspects s'étaient déclarés sur le navire mais les propriétaires de la cargaison font fi de toute prudence, ils évitent la mise en quarantaine qui aurait entraîné la destruction de leur précieuse cargaison de tissus.
En deux ans, la peste fait environ 90000 morts, dont entre 40000 et 50000 morts à Marseille, soit la moitié de sa population. Elle touche durement la Provence occidentale jusqu'à la Durance : Aix en Provence, Arles, Alpilles, . La région est soumise à un blocus qui contient l'épidémie la contagion vers le reste de la France, même si Avignon est atteinte.
Malgré la peste, Marseille développe ses activités de négoce en Méditerranée et trace des routes commerciales vers les Antilles et les Indes. Les industries s'y établissent en relation avec son commerce : savonneries, fabriques de chandelles, verrerie, faïence, raffineries de sucres, draperies. Le contraste s'accentue entre Marseille et la Provence rurale en stagnation et où l'industrie se développe certes mais reste artisanale : papeteries du Comtat venaissin, faïences de Moustiers, indiennes de Nîmes.
Ce siècle laisse dans les mémoires le souvenir d'une période prospère, la Provence s'est assagie, les églises et hôtels particuliers fleurissent dans les villes, témoins d'un goût raffiné et de l'art de vivre provençal.